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CHRONIQUES DES PERDUS.

CHRONIQUES DES PERDUS.


Petites histoires d'été (2)

Publié par Mehdi Elz. sur 11 Août 2013, 13:16pm

Petites histoires d'été (2)

« You say that you want,
All of my love but let's be honest,
We don't need all that,
I like it better with no strings
attached. »

C’est littéralement sans regret qu’elle laissait tomber au pied de son lit son uniforme de lycéenne chaque nuit. Elle relâche ses cheveux blonds et ouvre son placard. Au fond de ce dernier sont cachés ses robes de cuir gravement serrées, ses strings toutes couleurs confondus, ses talons de pétasse qu’elle adorait mettre. Elle prend la robe rouge, un string noir, et opte finalement pour ses talons rouges de douze centimètres. Elle avait dix-sept ans à peine, mais pouvait se montrer fière d’avoir un tour de poitrine plutôt grand pour son âge, des courbes magnifiques qui faisaient rêver plus qu’un … mais aussi le don de changer de visage facilement, de jouer le double jeu, et d’être ce qu’elle n’était pas réellement. Le jeu du plaisir, elle le jouait parfaitement … Non, mieux, elle était la maitresse du jeu, elle était le marionnettiste, elle était tout ce qu’ils voudront être mais ne seront jamais, elle était elle sans vraiment l’être.

« How much more can we take,
If I give you a taste,
I've been waiting for you all night long,
I come around and then
I'm gone. »

Il faisait plutôt froid cette nuit-là, elle aurait peut-être dû prendre son manteau après tout. Une symphonie se jouait sous ses pieds, laquelle franchissait magnifiquement ses oreilles. Une symphonie jouée par ses talons, accompagnée par le chant de tous les diables qui s’éveillaient sous la terre, elle eut envie de danser ici et maintenant mais s’en abstint … elle avait des choses plus importantes à faire. Elle héla finalement un taxi qui s’arrêta en un crissement de pneus à côté d’elle. Elle ouvrit la porte, monta et la claqua derrière elle. Lui donnant l’adresse, elle prit sa trousse de maquillage de son sac et ajusta vélocement son rouge à lèvres ainsi que son eye liner.

Et finalement elle y était. Elle frappa trois fois à sa porte, si lentement et si doucement qu’on aurait dit que la mort en personne l’attendait à l’autre bout … mais même la mort aurait été intimidée de l’approcher. Il ouvrit, un sourire charmeur aux lèvres, une serviette enroulée autour de son corps, ses cheveux blonds en bataille et un verre de vin à la main. Elle n’attendit pas son invitation et se fit plaisir de franchir le seuil de son appartement. Un large appartement à l’architecture magnifique, une variété déconcertante de tableaux, de vases, de statuettes, de tapis et d’autres raretés du genre l’embellissaient encore plus. Une chose était sûre au moins, l’argent ne posait point problème à cet individu … Son nom lui échappait, et pourtant elle venait de lui parler le matin même. Mais le matin, elle n’était pas ce qu’elle est maintenant, elle était une toute différente personne, elle était la vulnérable petite lycéenne qui sursautait à la simple vision de son ombre.

« You get yours, I'll get mine,
Then we run out of time,
You're the only one that I desire,
'Cause I love to play
with fire. »

« Du vin ? ». Elle le regarda brièvement puis sourit d’un sourire glacé. Il la prenait pour moins qu’elle valait, il la prenait pour une jeune idiote. Elle déclina son invitation poliment, puis se leva, mit une mèche qui lui barrait la vue derrière son oreille avant de le pousser d’une main sûre vers le mur derrière lui. L’autre main s’entoura autour de son cou, et sa langue rencontra celle du jeune blondinet et s’enroula autour d’elle. Première règle : ne jamais fermer les yeux. Ne jamais fermer les yeux pendant un baiser. Elle continua de le bécoter pendant qu’elle s’aventurait tout au long de ses abdominaux et enlevait la serviette qui lui cachait ses armes … pas si dévastatrices que ça. De ce côté, il était plutôt pauvre. Malheureusement, l’argent ne pouvait pas tout acheter … Elle se rappelait ensuite être allongée à dos sur un lit à deux, regardant le plafond d’un regard mort. Il était temps pour elle de s’en aller … non, prendre son argent puis s’en aller. Elle fit alors un mouvement pour sortir du lit.

« Good girls do bad things sometimes,
But we get by with i
t. »

Une main la retint. Elle se retourna et le vit. Il essaya d’ouvrir la bouche mais elle l’interrompit de sa voix la plus calme, la plus froide, et la plus dérangeante : « N’y pense même pas ! ». Il n’était pas le premier à vouloir des suppléments, ou à essayer de la retenir malgré elle … ils ne savaient pas, malheureusement, que personne ne la contrôlait, que c’est elle qui décidait de ces choses-là. Elle repoussa sa main d’un geste las et se leva, mit son string puis sa robe, ses talons ensuite puis prit son sac à main et s’apprêta à sortir. Le voilà qui lui bloquait la porte, puis qui s’écroulait sur elle de tout son poids et l’emprisonnait contre le mur en lui chuchotant « Je te veux encore, tu me plais. ». Elle fit mine de n’avoir rien entendu, et le repoussa fortement afin de s’échapper. Sa main l’attrapa alors par ses cheveux blonds, et la tira si violemment qu’elle cogna de pleine force le mur en tombant à genoux. « Je suis prêt à payer », dit-il. Elle sourit, elle ne faisait que sourire, sourire et sourire. Celui-là était allé trop loin. Elle essaya de se relever mais il la fit tomber de nouveau à genoux suite à un coup de pied. En un déclic, elle ouvrit son sac à main, et rapidement en sortit un poignard à la lame noire. Sans penser, ou peut-être que si, elle l’enfonça dans la cuisse de son ‘agresseur’ et en profita pour se relever. Yeux dans les yeux, elle lui dit d’une voix qui ne laissait trahir aucune émotion « A la prochaine » avant de lui couper impitoyablement la gorge et le laissa choir sur le sol de son appartement. Elle sortit alors et la nuit l’accueillit en son sein. Après tout, elle était une combattante nocturne …

« Good girls do bad things sometimes,
But we get by with i
t. »

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